Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR) est une association de défense des droits de l’homme créée et basée en Belgique depuis le 18 août 1995. Ses membres sont des militants des droits humains de longue date notamment le Coordinateur Joseph Matata.
L’étincelle qui a déclenché la vocation de ce dernier s’est allumée au matin du 02/12/1990 à l’intérieur de la prison de Kibungo où il était détenu arbitrairement, accusé d’être complice des rebelles du FPR qui avaient attaqué le Rwanda le 01/10/1990. Il était debout devant le cadavre d’un codétenu qui venait d’être battu à mort par une dizaine d’autres détenus. Ceux-ci ne seront jamais sanctionnés.
L’indignation provoquée par ce crime abominable conduisit Joseph Matata, dès sa sortie de prison le 15/01/1991 à s’engager bénévolement à l’ARDHO (Association Rwandaise de défense des Droits de l’Homme) dont il devint le premier Secrétaire Permanent. Avec d’autres activistes, il fonda la CLADHO (Collectif des Ligues et Associations rwandaises de défense des Droits de l’Homme) qui commandita une enquête internationale sur les massacres et autres crimes contre l’humanité commis depuis le 01/10/1990. Ses résultats publiés le 21/01/1993 confirmèrent l’existence des massacres contre la minorité tutsie. Toutefois, le Rapport de cette enquête Internationale ne se prononça pas clairement sur la réalité des assassinats de nombreux civils hutus opérés dans la zone contrôlée par le FPR puisque les enquêteurs n’y avaient pas bénéficié de leur pleine liberté de circulation.
A cause de son engagement inébranlable pour les droits de l’homme, notamment en faveur de la minorité tutsie qui était concernée à l’époque, Joseph Matata fut persécuté et contraint d’habiter dans les bureaux de l’ARDHO. Cela ne l’empêchera pas, après la victoire du FPR, de leadership tutsi, d’enquêter aussi sur les massacres, les assassinats, les enlèvements, les emprisonnements arbitraires, la torture, etc. commis par les forces de sécurité du nouveau régime sur des civils hutus innocents. Menacé de mort par les extrémistes du nouveau régime, il fut obligé de se réfugier en Belgique où il poursuit encore aujourd’hui la lutte avec d’autres militants.
Depuis 1997, le CLIIR a organisé des dizaines de manifestations pacifiques en Belgique en faveur des victimes des violations des droits humains au Rwanda. Plusieurs manifestations et sit-ins ont été organisés pour réclamer également la mise en Place d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation pour le Rwanda, pour dénoncer les tribunaux discriminatoires GACACA et pour faire libérer les prisonniers politiques et autres détenus innocents et sans dossiers judiciaires emprisonnés au Rwanda depuis 1994.
Le CLIIR a déjà publié des centaines de communiqués, plusieurs mémos et dossiers sur ces graves violations des droits humains qui se commettent en totale impunité encore aujourd’hui au Rwanda même et en République démocratique du Congo.