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Com050/2001 : M. MATATA J. dans le collimateur de l’AmbaRwanda à Bruxelles

Menacé par l’Ambassade du Rwanda à Bruxelles, le Coordinateur du CLIIR sollicite auprès des autorités belges la protection des exilés rwandais hutu et tutsi vus comme témoins gênants ou opposants par l’actuel régime rwandais.

Le Coordinateur du Centre, Joseph MATATA est dans le collimateur de l’Ambassade du Rwanda à Bruxelles

Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que le Coordinateur du Centre, Monsieur Joseph MATATA, est dans le collimateur de l’Ambassade du Rwanda à Bruxelles à cause de son action militante visant à faire respecter les droits humains au Rwanda.
En effet, suite au séjour à Bruxelles de Madame Carla DEL PONTE, Procureur des Tribunaux Pénaux Internationaux pour la Yougoslavie et pour le Rwanda, l’Ambassadeur de la République Rwandaise, Monsieur Jacques BIHOZAGARA, lui a adressé une lettre manuscrite dans laquelle il traite Monsieur Joseph MATATA de « négationniste révisionniste ». Ce qui est très grave encore c’est que l’Ambassadeur rwandais souligne dans cette lettre que Monsieur Joseph MATATA sera déférer bientôt devant les tribunaux belges.
Dans la même lettre, l’Ambassadeur Jacques BIHOZAGARA déclare que Joseph MATATA se cache derrière son association de défense des droits humains mais qu’ « au fond de son cœur c’est un négationniste révisionniste ». Nous ignorons s’il aurait découvert un appareil capable de détecter ce qui se passe au fond des cœurs des gens.
L’Ambassadeur Jacques BIHOZAGARA entendait ainsi réagir à la Manifestation tenue Mardi le 16 janvier 2001 de 19h à 20h30 devant le Palais des Congrès à Bruxelles. Elle avait été organisée dans le but d’encourager et de responsabiliser Madame Carla DEL PONTE à poursuivre rapidement les génocidaires issus du Front Patriotique Rwandais (FPR) par le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda en collaboration avec les associations rwandaises, congolaises et burundaises suivantes :

  • L’Association de Réflexion et d’Information sur le Burundi (ARIB) ;

  • Le Rassemblement pour le Progrès (R.P. du Congo Kinshasa) ;

  • « SOLAF » Solidarité Europe Afrique asbl

  • Rwanda Pacifique IHUMURE ;

  • SOFRADIE (Solidarité, Fraternité, Droits, Dignité et Espoir) ;

  • AVICA (Assistance aux Victimes des Conflits en Afrique Centrale)

  • COSAR (Collectif des Jeunes du Six Avril 1994 Rwanda) ;

  • FEDA (Fondation Espoir d’Afrique)

  • S.O.S. RWANDA-BURUNDI-CONGO

Effectivement, cette manifestation avait semé un vent de panique parmi les autorités rwandaises à Kigali et provoqué une grande agitation dans les milieux diplomatiques rwandais en Europe.
C’est probablement après avoir reçu cette lettre d’intoxication de l’Ambassadeur Jacques BIHOZAGARA que Madame Carla Del Ponte a décidé d’accorder un entretien improvisé à une délégation des manifestants qui, au départ, s’étaient contentés de lui transmettre, par personne interposée, leurs mémoranda sur le travail du Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
Cette campagne d’intoxication et de diffamation cacherait des menaces à peine voilées :
Le Centre rappelle qu’à chaque fois que les diplomates rwandais s’en prennent à certains exilés rwandais, des menaces, des attentats ou même des assassinats peuvent suivre. C’est dans ce contexte que l’ancien Ministre Seth SENDASHONGA a été assassiné le 16 mai 1998 à Naïrobi (Kenya) après avoir échappé à une autre tentative d’assassinat opérée par un diplomate rwandais de l’Ambassade du Kenya, Francis MUGABO, le 26 février 1996 toujours à Naïrobi.
Antécédents:

  1. Ce n’est pas la première fois qu’un Ambassadeur rwandais en Belgique s’attaque à l’action de militantisme du défenseur des droits humains, Joseph MATATA.

Le 28 mars 1998 dans une Conférence organisée par l’Association « Amitié Belgo-Rwandaise » et animée par l’Ambassadeur Manzi BAKURAMUTSA à la Place de Nimy à MONS de 16h à 20h, cet Ambassadeur rwandais a tenté difficilement de dénigrer le travail de ce militant des droits humains reconnu comme tel tant au niveau national qu’international.

  1. Le 19 février 1999, le Centre de Lutte contre l’Impunité a adressé une lettre aux autorités Belges dans laquelle il présentait ses objections sur la nomination du nouvel Ambassadeur du Rwanda, Monsieur Jacques BIHOZAGARA. En effet, le Centre a détaillé dans cette lettre des éléments susceptibles d’interpeller la conscience et la morale des responsables politiques et administratives belges appelés à accepter qu’un personnage dont l’extrémisme est notoire puisse siéger comme diplomate en Belgique.

  2. Le 26 février 1999, le Centre a adressé, par recommande avec accusé de réception, une lettre aux autorités politiques et judiciaires belges pour attirer leur attention sur « les risques d’attentats contre des ressortissants rwandais par des escadrons de la mort envoyés en Occident par les services du Général Paul KAGAME.

Le Centre continue de collecter des témoignages sur l’implantation des commandos de la mort, destinés à assassiner ceux que le régime de Kigali considère comme des opposants ou toute personne jugée gênante par Kigali. C’est justement le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda qui a dénoncé, pour la première fois en août 1996, le plan d’assassiner les opposants rwandais exilés à l’étranger. En effet, le 23 août 1996, feu l’ancien Ministre (FPR) de l’Intérieur, Seth SENDASHONGA, a envoyé à notre Centre un fax contenant le témoignage d’un jeune étudiant de l’Université Nationale du Rwanda. Ce dernier avait été recruté pour ce genre de sale boulot mais il a préféré s’exiler plutôt que devenir un meurtrier au service du régime terroriste de Kigali. Rappelons ici que la plupart de ceux qui ont accepté ce genre de mission criminelle ont fini par être tués à leur tour par les éléments de la SPECIAL BRANCH, une unité secrète de la Directorate Military Intelligence (DMI), une machine à tuer au service du noyau dur des chefs extrémistes du FPR. Ceux qui sont encore en vie, il est prévu de les assassiner à leur tour selon la logique de la mafia qui consiste à éliminer ses tueurs de gage une fois que leur contrat est exécuté.
RECOMMANDATIONS : Le Centre recommande instamment aux autorités belges de :

  • mettre tout en œuvre pour protéger les ressortissants rwandais exilés en Belgique et considérés comme des témoins gênants ou des opposants par le régime rwandais actuel ;

  • rester très vigilants pour démanteler à temps tout réseau de malfaiteurs susceptibles de déstabiliser les réfugiés rwandais tant hutu que tutsi qui continuent de fuir le régime rwandais jusqu’à ce jour.

Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur.