Catégories
1996 - 2000 2001 - 2005 Actions et dossiers Afrique : RDC/BDI/UGA/TZA/etc Avant 1996 Elimination des élites Europe, Amérique, etc Neutralisation des autorités Persécution des opposants Rwanda : tout le pays TOUS Violences sur la population

Mémo-2004 : P. Kagame, à la tête d’un régime répressif, en visite en Belgique

Le CLIIR rappelle aux autorités belges les graves et massives violations des droits humains commis par le régime répressif du géneral Paul Kagame.

Mémorandum adressé au Gouvernement et au Parlement belges à l’occasion de la visite du Président P. KAGAME du 10 au 13/03/04

Au moment où les pays développés et les gouvernements occidentaux condamnent et combattent le terrorisme par tous les moyens et dans le monde entier ;

Au moment où la Belgique a pris les devants pour condamner les grands dictateurs déchus comme le chilien PINOCHET (poursuivi au Chili), l’irakien SADDAM Hussein (détenu par les USA), le serbe Slobodan MILOSEVIC (détenu à la Haye en Hollande), les attentats terroristes des kamikazes et les représailles aveugles et meurtrières de l’Armée israélienne;

Au moment où la Belgique fait partie des premiers pays qui ont ratifié le traité international qui a mis en place la Cour Pénale Internationale chargée d’éradiquer l’impunité ;

Au moment où la Belgique déclare soutenir le processus de démocratisation et de pacification des pays de l’Afrique Centrale (Soutien aux Accords de paix entre les factions burundaises et congolaises, etc…)

Il est paradoxal et cynique, immoral et inimaginable que les plus hauts responsables politiques du Gouvernement et du Parlement belges se permettent de dérouler le tapis rouge pour accueillir officiellement un chef d’Etat reconnu comme un véritable criminel qui terrorise non seulement son peuple mais aussi les peuples des pays voisins. Le président Paul KAGAME est un chef d’Etat qui contrôle et paralyse toutes les institutions officielles de l’Etat Rwandais. Lesquelles fonctionnent en réalité comme des « institutions de façades » chargées de couvrir les crimes et le terrorisme d’Etat et d’assurer l’impunité à sa Junte militaire qui massacre, opprime la population, pille toutes les ressources du pays et détourne les aides financières accordées au Rwanda. Les rapports de plusieurs organisations des droits humains (dont Amnesty International, Human Rights Wacth et la FIDH) accusent le président Paul KAGAME d’assurer l’impunité à plusieurs chefs militaires de sa junte militaire impliqués dans les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité non seulement au Rwanda, mais aussi en Ouganda et en République Démocratique du Congo.

    En effet, le Président de la République Rwandaise, le Général Paul KAGAME, est cité comme le principal commanditaire de l’attentat terroriste aérien qui a coûté la vie à deux présidents de la République en fonction à savoir le Président rwandais Juvénal HABYARIMANA et le Président burundais Cyprien NTARYAMIRA. Le journal LE MONDE du 9 mars 2004 dévoile sa culpabilité dans ces termes : « Dans un rapport de 220 pages, daté du 30 janvier et intitulé « Résultat de l’enquête de la Division nationale anti-terroriste de la Direction générale de la police judiciaire », le Général Paul KAGAME et actuel chef de l’Etat rwandais, est désigné comme le principal décisionnaire de l’attentat, en tête d’une liste de dix officiers supérieurs du FPR et de deux « servants des missiles sol-air » tirés sur l’avion présidentiel, qui y sont également identifiés.

    KAGAME sera en visite officielle à Bruxelles du 10 au 13 mars 2004. En tant que terroriste national et régional, le président Paul KAGAME est épinglé par l’enquête du juge français anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. La Belgique, qui a été soupçonnée d’avoir trempé dans cet attentat, n’a même pas exigé une enquête internationale pour démasquer les véritables coupables de cet attentat qui a incité des militaires rwandais à assassiner les dix casques bleus belges suivi du retrait simultané des soldats de la MINUAR I (Mission des Nations Unies au Rwanda). Rappelons que c’est cet assassinat de deux présidents hutu qui a déclenché les massacres des tutsis et hutus opposants ainsi que d’autres crimes contre l’humanité.

Dans les différentes zones conquises par les troupes du Front Patriotique Rwandaise (FPR), le Président Paul KAGAME n’a pas arrêté les massacres mais il a continué d’organiser des massacres à grande échelle contre des populations hutu d’après les rapports de l’ancien Ministre FPR de l’Intérieur, Monsieur Seth SENDASHONGA, qui a dénoncé le massacre de plus de 18.000 personnes tués par le FPR entre mai et décembre 1994 dans la seule province de GITARAMA. Par exemple : Le 5 juin 1994, le FPR décapite l’Eglise catholique du Rwanda par le massacre trois évêques et une dizaine de prêtres catholiques à Gakurazo (Mukingi – Gitarama). Le 19 juin 1994, les soldats du FPR ont massacré plus de 500 paysans hutu rassemblés dans une réunion publique dans le secteur RUGOGWE (commune Mukingi, Voir rapport de septembre 1994 de Human Rights Watch).

Le rapport GERSONY, commandité en 1994 par le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR), accuse les militaires du FPR d’avoir massacré plus de 30.000 paysans hutu dans la seule préfecture de Kibungo entre avril et septembre 1994.

Au cas où les plus hautes autorités belges auraient oublié les graves et massives violations des droits humains commis par la Junte militaire du Général Paul KAGAME, le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR) rappelle quelques grands massacres et assassinats politiques ci-après :

A) Les grands massacres massifs opérés par l’Armée Patriotique Rwandaise après l’arrivée au pouvoir de la Junte militaire de Paul KAGAME :

  1. Du 18 au 22 avril 1995, massacre dans les camps de KIBEHO de plus de 8.000 déplacés Hutu par les militaires de l’APR, commandés à l’époque par le Colonel Fred IBINGIRA (Ce chiffre est une estimation fournie par des organisations humanitaires présentes sur les lieux)

  2. Dans la nuit du 11 au 12 septembre 1995, massacre à KANAMA (Gisenyi) de plus de 110 paysans hutu (femmes et enfants compris) des secteurs Bisizi et Kayove dont le Bourgmestre hutu de Kanama, Mr Setako Célestin et ses deux conseillers de secteur.

  3. Le 25 novembre 1995, 27 personnes sur environ 135 déplacés de guerre, rescapés des massacres de Kibeho, ont été tuées dans la forêt de Nyungwe, en commune Kivu (Gikongoro)

  4. Le 26 juillet 1996, HUMAN RIGHTS WATCH (HRW) et la FEDERATION Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) ont condamné les massacres de 132 civils non armés par des soldats de l’APR durant des opérations militaires dans les communes RAMBA, GICIYE, KARAGO (préfecture Gisenyi), NYAMUTERA (Ruhengeri) et RUSHASHI (Kigali-rural) entre les 2 et 13 juillet 1996. Les deux organisations ont condamné en outre l’assassinat de 17 personnes les 7 et 11 juillet parmi lesquelles se trouvent des autorités locales des communes Rushashi, Tare et Nyabikenke. Officiellement attribuées aux infiltrés hutus, ces attaques semblent avoir été menées par des soldats de l’APR qui avait déjà massacré aveuglement neuf (9) civils le 2 juillet 1996 dans le secteur GATARE (Rushashi) sous prétexte de chercher les “infiltrés hutu”!

  5. Le 6 août 1996, plus de 50 habitants de la commune Nyamutera (Ruhengeri) ont été tués par les soldats de l’APR. Dans sa lettre n°265/05.09.01/4, le bourgmestre BUGINGO a expliqué au préfet de Ruhengeri, Ignace Karuhije qu’il était difficile de connaître le nombre exact des victimes

  6. Le 12 août 96, AMNESTY INTERNATIONAL (AI) a publié un nouveau rapport sur les exécutions extrajudiciaires et autres massacres commis au Rwanda depuis le début de 1996. Cette organisation dénonce et condamne les massacres et autres tueries de l’APR et des “groupes d’opposition” qui ont fait plus de 650 morts civils non armés (dont des femmes et des enfants) entre Avril et Juillet 1996. Ce rapport donne entre autres quelques détails suivants: le 5, 9 et 10 juillet: vingt-deux 22) personnes ont été tuées en commune Karago (Gisenyi) dans les opérations de ratissage de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR); le 9 et 10/7/1996: plus de 100personnes (dont des enfants de 10 ans) ont été massacrées par l’APR en communes GICIYE et NYAMUTERA sous prétexte qu’ils seraient des infiltrés hutu; le 13 juillet 1996: Quarante sept (47) personnes ont été tuées en commune RAMBA (Gisenyi).

  7. Le 3 mars 1997 vers 5h, massacre à RUHENGERI de plus de 300 personnes dans sept secteurs des communes Kigombe, Nyakinama et Mukingo par des militaires commandés par le Major RUGAMBWA. En effet, une attaque simulée le 2 mars 1997 entre 18h et 19h, par un commando d’environ 15 hommes armés sur la route Ruhengeri-Gisenyi à MUSANZE dans la périphérie de la ville de Ruhengeri a donné un prétexte à l’APR de massacrer plus de 300 civils dans la matinée du 3 mars 1997.

  8. Le 5 mars 1997, Léopold RUTEBUKA (57 ans) agent communal et beau frère de l’ancien chef d’Etat-major des ex-FAR, le Général Déogratias Nsabimana, fut abattu près de chez lui en plein jour le matin où il se rendait au travail au bureau communal de Nyamutera

  9. Dans la nuit du 23 au 24 mars 1997, dans le secteur Kora commune Mutura (Gisenyi), 210 personnes (dont femmes et enfants) ont été massacrées par l’APR au cours des opérations de représailles, menée par le bataillon de l’APR stationné à Bigogwe pour se venger sur des civils qui avaient battu des militaires au cours d’une dispute dans un bistrot.

  10. Le 17 avril 1997, Mr NTIBANYURWA (60 ans), oncle du Général du Déogratias Nsabimana (ancien chef d’Etat Major des ex-FAR (Forces Armées Rwandaises), et son fils KATABARWA, enseignant de 37 ans, ont été assassinés à Ryinyo en commune Nkuli.

  11. Dans la nuit du 27 au 28 avril 1997, massacre de 22 personnes (dont 17 élèves et la Directrice belge, Mlle Griet BOSMANS) à l’Ecole Secondaire de Muramba.

  12. Le 3 mai 1997 des militaires de l’APR ont tué 26 paysans hutu dans le voisinage du Centre de négoce de Kadahenda, commune Karago (Gisenyi). L’affrontement avec des infiltrés hutu a eu lieu à 10h du matin et ces personnes ont été massacrées vers 17h.

  13. Le 5 mai 1997, 10 civils non armés ont été tués par les militaires APR sur la colline de Rurambo dans le secteur Mwiyanike en commune KARAGO préfecture Gisenyi.

  14. Le 10 mai 1997, 26 personnes ont été tuées sur la colline Kinyanja dans le secteur NANGA en commune Karago (Gisenyi) à l’occasion d’une fouille organisée et effectuée par des soldats de l’APR,. Un adjudant chef, ex-agent de la Présidence de la République sous le régime de Habyarimana, a été tué dans la foulée avec les membres de sa famille. Le jour même, 5 personnes ont été tuées dans la cellule CYAMABUYE, secteur Nanga.

  15. Le 17 mai 1997, les militaires de l’APR ont tué 15 personnes sur la colline de RUHIGIRO près du centre scolaire dans le secteur Rambura en commune KARAGO.

  16. Le 8 juin 1997, 120 chrétiens tués par l’APR au lendemain de violents combats ayant opposé l’APR à des éléments infiltrés sur la colline de BIRUNGA, secteur NANGA, commune KARAGO. Les soldats de l’APR ont encerclé une église protestante sise dans la cellule CYAMABUYE, et ont massacré tous les fidèles pendant leur office religieux :

  17. Le même jour 8 juin 1997, les militaires APR ont tué 38 personnes à leur domicile dans deux quartiers de la cellule Cyamabuye, secteur Nanga, commune Karago

  18. Du 9 au 12 mai 1997, massacre de plus de 1.400 personnes dans cinq secteurs de la commune NKULI en représailles d’une attaque d’un convoi militaire dans le Secteur GITWA Les victimes sont réparties comme suit: 404 tués dans le seul secteur RYINYO, 325 tués dans deux cellules Kintobo et Gatovu du secteur GITWA, 253 tués dans le secteur MUKAMIRA, 148 tués dans le Secteur GOTOVU et 98 tués dans le secteur RUKOMA.

  19. Le 11 mai 1997: L’APR a massacré 35 personnes (dont un inspecteur scolaire, des enseignants et des commerçants qui assistaient à une réunion dans le secteur Rutare, commune CYABINGO, préfecture Ruhengeri).

  20. Le 16 mai 1997, 175 personnes ont été massacrées par l’APR dans le secteur Muhororo, commune Cyabingo (Ruhengeri) suite à une attaque attribuée à des infiltrés hutu.

  21. Du 27 au 30 mai 1997: Neuf (9) personnes ont été tuées dans la cellule RWANKELI du secteur Gitwa, commune NKULI (Ruhengeri) lors d’une vérification des cartes d’identité. Les militaires APR ont ordonné aux victimes de courir avant de les abattre comme des lapins. Lors des funérailles de 7 victimes d’entre eux, les chefs militaires les ont présentés comme des infiltrés alors que l’une des victimes était un habitant du secteur Gatovu.

  22. Entre avril et juin 1997, massacres systématiques en commune KINIGI : Chaque semaine, les habitants étaient convoqués en réunion au bureaux des secteurs. Une fois les habitants rassemblés, les militaires APR les massacraient à la grenade et à la mitraillette. Ces tueries massives étaient dirigées par le Major Augustin GASHAYIJA qui, en guise de sanctions, a été promu au grade de Lieutenant Colonel le 5 juin 2002.

  23. Le 8 août 1997, massacre de plus de 300 personnes au marché de MAHOKO par l’APR qui a tiré avec deux blindés et des mitrailleuses lourdes sur des paysans venus au marché. Cela a donné lieu aux massacres de civils non armés dans les communes de KANAMA, RUBAVU, RWERERE et MUTURA depuis août jusqu’en novembre 1997. Des dizaines de milliers de personnes ont été massacrées à l’arme lourde, avec des hélicoptères et des blindés à Giciye, Karago, Gaseke, Satinsyi, Ndusu et Gatonde. (communiqué n°23/1997).

  24. Le 22 août 1997, une attaque a fait 128 morts et 68 blessés graves parmi les 8.119 réfugiés congolais (selon le recensement du 13/08/97) dans le camp de MUDENDE (district Mutura, Gisenyi). Parmi les victimes il y avait des Tutsi, des Hutu, des Hunde et des Nande congolais. Cette « attaque simulée », par l’APR, a permis de « détourner l’attention de l’opinion publique nationale et internationale vers les infiltrés hutu» et a fourni le prétexte à l’armée de massacrer plus de 800 paysans hutu et d’incendier leurs maisons en guise de « représailles » dans les communes Mutura, Rubavu et Rwerere.

  25. Le 8 octobre 1997, une attaque simulée par l’armée rwandaise à l’Aérodrome de GISENYI a occasionné le démantèlement meurtrier du camp de MBUGA-NGARI où étaient rassemblés des réfugiés hutus rapatriés de force du Congo. Le Lieutenant Colonel MUROKORE du 21ème Bataillon a prétendu que de 2 à 3.000 habitants de certains secteurs, comme BYAHI, de la commune RUBAVU et ceux des secteurs voisins des communes RWERERE et MUTURA « se sont volatilisés ».

  26. Entre le 24 et le 27 octobre 1997 l’APR a massacré plus de 8.000 habitants des quatre secteurs: Kayove, Bisizi, Kanama et Karambo de la commune Kanama, qui s’étaient réfugiés dans la grotte de Nyakimana pour échapper aux massacres incessants de l’APR. Suite à ce massacre de la grotte, le Colonel KAYUMBA Nyamwasa a déclaré le 30 octobre 1997 que l’Armée Rwandaise « a tué plus de rebelles en une semaine que jamais auparavant=Rwanda’s army commander said its troops had « killed more rebels in one week than ever before (voir le journal « Good Morning News USA » du 31 octobre 1997).

  27. Le 20 novembre 1997, massacre de 88 détenus à Giciye (Gisenyi) par l’APR. Selon le porte parole de l’APR, le Major Richard SEZIBERA, le cachot communal de GICIYE aurait été attaqué par 1200 rebelles hutu. Deux soldats de l’APR auraient été tués contre 200 rebelles tués, 88 détenus massacrés et 93 détenus qui auraient disparus. L’Armée prétend qu’ils se sont évadés!! Le Centre estime qu’il s’agit là encore d’une mise en scène, destinée à justifier le massacre de ces détenus, trop encombrants.

  28. Le 3 décembre 1997, une attaque simulée par des éléments de l’APR mais attribuée aux infiltrés hutu et qui a visé le bureau communal de BULINGA (Gitarama), s’est soldée par la mort de 19 personnes dont 10 femmes, l’incendie du bureau communal et la libération de plus de 630 détenus hutu qui sont revenus d’eux-mêmes à la prison après l’attaque.

  29. Le 10 décembre 1997, une nouvelle attaque simulée par des éléments de l’APR dans le camp de réfugiés congolais de Mudende a fait entre 1000 et 1643 morts (selon les autorités congolaises)

  30. Entre le 10 octobre et le 25 décembre 1997 trois cent quatre-vingt-dix huit (398) personnes ont été tuées dans les 6 secteurs de la commune RUBAVU, préfecture de GISENYI : secteur Bulinda (107 morts), secteur Murara (115 morts), secteur Rugerero (58 morts), secteur Gisenyi (57 morts), secteur Muhira (52 morts) et secteur Gisa (9 personnes).

  31. Dans la nuit du 11 au 12 janvier 1998, massacre de 250 habitants (y compris femmes, enfants et personnes âgées) dans la seule cellule de CYEYA secteur Rugerero, commune Rubavu, voisine de l’Evêché de Nyundo en préfecture Gisenyi.

  32. Le 19 janvier 1998, quatre-vingt (80) morts selon la direction de l’usine Bralirwa et une quarantaine (40) selon les autorités rwandais dans l’attaque du bus transportant le personnel de la Brasserie et Limonaderie du Rwanda (BRALIRWA), dans la préfecture de Gisenyi.

  33. Dans la soirée du 12 au 13 juillet 1998, plus de 34 personnes ont été massacrées et brûlées à l’Auberge « Pensez-y » par des militaires conduits par le capitaine Pascal MUHIZI (affecté dans l’APR à Rulindo à cette époque).

  34. En 1996 et 1997, l’APR a massacré plus de 200.000 réfugiés hutu au Congo d’après le rapport de l’ONU publié le 30 juin 1998

  35. Depuis la première guerre d’invasion jusqu’à ce jour, plus de 4.700.000 congolais ont trouvé la mort pendant l’occupation du Congo par des armées étrangères dont celle du Président Paul KAGAME.

B) Quelques principaux assassinats politiques commis par le FPR :

  1. Dans la soirée du 4 au 5 mars 1995, assassinat du Préfet de Butare, Pierre Claver RWANGABO, tué avec son fils aîné et son chauffeur. Curieusement, seul son garde de corps a survécu.

  2. En Mars 1995, le Bourgmestre de GIKORO, TWAHIRWA Néhémie (du parti MDR) fut porté disparu près du marché de Rugende en commune Gikoro (préf. Kigali-Rural).

  3. Le 27/07/95 l’ancien Sous-Préfet de Ruhango, Placide KOLONI a été tué et brûlé avec sa femme, ses deux filles et sa domestique dans leur maison dans la ville de Ruhango (Gitarama).

  4. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, le Bourgmestre de KARENGERA (Cyangugu), Mme MUKANDOLI Anne Marie, fut abattue de plusieurs balles chez elle par un élément en uniforme militaire. Une semaine plus tard, dans la nuit du 18 au 19 mai 1996, le Bureau communal de Karengera fut attaqué et complètement incendié par des “individus armés non identifiés” qui auraient libéré 71 des 123 détenus du cachot communal.

  5. Dans la soirée du 7 juillet 1996, assassinat du Bourgmestre de Rushashi, Vincent Munyandamutsa, du procureur de Rushashi, Floribert Habinshuti, tué avec sa femme et ses enfants ainsi que le Directeur de l’Ecole secondaire de Rwankuba, Laurent Bwanacyeye.

  6. Le 11 juillet 96, le Bourgmestre de Nyabikenke, Monsieur DUSABUMUREMYI Elie est tombé dans une embuscade de l’APR organisée par le Colonel Charles Kayonga. Depuis ce jour, il a disparu sans laisser de traces.

  7. Le 6 octobre 1996 le député du FPR et ancien préfet intérimaire FPR de Byumba, le colonel LIZINDE Théoneste, fut assassiné par un commando FPR à Naïrobi au Kenya;

  8. Le 16 janvier 1997 à 21h, le député du Parti Libéral, Evariste BURAKARI, a été assassiné par le Sous Lieutenant Kabera accompagné par deux autres militaires dont le Lieutenant Rugira, commandant de la compagnie militaire de Rutare en commune Rutare au Rwanda;

  9. Les parents et les proches des anciens militaires des Forces Armées Rwandaises (FAR) sont devenus des cibles du FPR : Lors de l’avancée des troupes du FPR, les familles qui avaient des membres de famille enrôlés dans l’ancienne armée hutu gouvernementale (ex-FAR) ont été impitoyablement massacrées pour cette raison. Souvent c’est toute la famille élargie qui était décimée : c’est-à-dire que les oncles, tantes, neveux, grands parents et autres proches parents étaient tout simplement exécutés à cause de leur lien familial avec un militaire de l’armée gouvernemental (FAR). Même certains officiers et sous-officiers des ex-FAR intégrés officiellement dans l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) à partir du 25 janvier 1995 ont été emprisonnés dès le 9 février 1995. D’autres ont été enlevés des prisons et assassinés tel le cas du Major Lambert RUGAMBAGE. Des officiers et militaires ex-FAR rapatriés de force du Zaïre et de la Tanzanie furent pourchassés et assassinés partout dans le pays dès janvier 1997. Dans la nuit du 18 au 19/01/1997, le Major BIZABARIMANA Laurent fut tué à Nyarutovu (Ruhengeri) avec sa femme, ses enfants, ses parents et ses voisins pendant une petite fête organisée à l’occasion de sa libération provisoire. Le 21/01/97, le Colonel HAKIZIMANA Stanislas fut tué à Rucano, paroisse Muramba, commune Satinsyi, avec sa femme, ses deux enfants, ainsi que six personnes présentes dans la maison et ses douze voisins qui furent tués parce qu’ils ont été témoins de ce massacre. D’autres anciens militaires des FAR furent tués dans tout le pays.

  10. Dans la nuit du 27 au 28 Octobre 1996, le Bourgmestre de NYAKABUYE (Cyangugu), Madame MUKABARANGA Judith, a été abattu chez elle de plusieurs balles par des malfaiteurs “non identifiés”.

  11. Le 14 février 1997, assassinat du Président du Conseil d’Etat, Vincent NSANZABAGANWA, tué avec trois de ses visiteurs à son domicile de Gisozi à Kigali.

  12. Mercredi le 4 juin 1997, Mr Célestin NGULINZIRA, instituteur, a été assassiné avec ses trois enfants. Il s’agit de: son fils Bernard Twahirwa (25 ans) qui était un agent de Air-Rwanda; sa fille Alphonsine Dusabemariya (22 ans) qui était une infirmière diplômée; son fils Jean de Dieu Ngulinzira (moins de 14 ans) qui était en 6ème primaire. Il était beau frère de l’ex-chef d’Etat-major, Général Déogratias Nsabimana.

  13. Le 13 juin 1997, la soeur cadette du Général Déogratias Nsabimana, Astérie NIRERE (50 ans), paysanne et veuve de feu Léopold Rutebuka et deux de ses enfants ont été exécutés par les militaires de l’APR en commune Nyamutera (Ruhengeri).

  14. Le 16 octobre 1997, Mr Zachée RUTEBUKA, un pasteur adventiste Tutsi de 88 ans, a été assassiné par des militaires de l’APR dans le secteur BIHINGA, commune NKULI, préfecture Ruhengeri. Il a été tué en plein jour, chez lui dans sa maison, de trois balles dans la poitrine et de deux balles dans la tête. Il habitait tout près du camp militaire de Mukamira et avait marié toutes ces cinq filles à des hutus.

  15. Jeudi 16 octobre 1997, entre 7h et 8h, des militaires de l’APR se sont présentés au domicile de Mme Généreuse HAKUZIMANA (59 ans), soeur aînée du Général Major Déogratias Nsabimana qui résidait avec son mari dans la cellule Gashara, secteur Ryinyo en commune NKULI, préfecture RUHENGERI. Ils lui ont intimé l’ordre de sortir et de les accompagner jusqu’au petit centre de négoce de Bikingi, situé au bas de la colline. Sur place, on lui a alors ordonné de s’agenouiller, avant qu’elle ne soit exécutée sur-le-champ au fusil-mitrailleur. En décembre 1996, son neveu par alliance, Mr Fidèle KARANGWA, commerçant de 31 ans, a été enlevé à Kampala au moment où il était allé voir son camion. Il fut déporté vers le Rwanda, où il fut emprisonné et torturé dans la prison spéciale de Ruhengeri, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

  16. Le 16 mai 1997 à 14h, le Sous Préfet de Ngororero, Maurice SEBAHUNDE a été assassiné à environ 10 km de Muramba avec deux de ses collaborateurs par des éléments armés qui avaient érigé une barrière sur la route menant à Ramba d’où ils revenaient. C’est le petit frère de Burasanzwe Emmanuel disparu le 10/08/97 à Mahoko

  17. Le 5 juillet 1997, Mr NGIRABATWARE Jean Baptiste, coordinateur de la Compagnie des Fontainiers du Rwanda (COFORWA) a été tué avec sa femme et cinq de ses enfants dans la commune Nyakabanda (Gitarama) par des militaires APR.

  18. Le 5 juillet 1997, MUSABYIMANA Thaddée, Directeur de l’école secondaire privée « La Fraternité » a été tué chez lui à Nyakabanda avec toute sa famille et d’autres personnes venues à leurs secours.

  19. Le 5 juillet 1997, SEBAZUNGU Sylvestre, Inspecteur des Ecoles primaires de Nyakabanda et son ami appelé Sebazungu aussi ont été tués à Nyakabanda

  20. Le 7 juillet 1997, BIZIMANA Raphaël, un commerçant important de Nyamugali (Ruhengeri), a reçu à son domicile une patrouille de militaires APR qui l’a tué sur place. Sa femme, un de ses enfants et tous ceux qui étaient présents ont été conduits vers une destination inconnue ;

  21. Le 7 juillet 1997, MUNYAMARERE François, un docteur en mathématiques de Nyamugali, a été tué froidement avec son épouse et ses enfants par des militaires APR.

  22. Le 13 juillet 1997, le pasteur adventiste KAREKEZI a été tué avec sa femme, une visiteuse et deux enfants qui vivaient sous le même toit dans le secteur Gitwa, commune Nkuli.

  23. Le 17 juillet 1997, au Centre de Jenda en commune Nkuli, les militaires de l’APR ont assassiné NGIRABAGABO, son épouse et ses quatre enfants. Ils ont épargné la famille Tutsi de Kabanda : son épouse et ses enfants qui cohabitaient avec les victimes.

  24. Le 17 juillet 1997 à Jenda toujours, les militaires de l’APR ont tué Monsieur RURANDEMBA, ses deux enfants et sa belle fille.

  25. Le 10 août 1997 vers 9h, Monsieur Emmanuel BURASANZWE, Directeur du Service de l’Environnement à Gisenyi et ancien directeur de la prison de Gisenyi en 1995, a été intercepté par des militaires qui le recherchaient près du marché de Mahoko. Il n’est plus revenu jusqu’aujourd’hui. Son petit frère et Sous Préfet de Ngororero, Maurice Sebahunde a été assassiné le 16 mai 1998. Tous deux sont apparentés au Colonel Lizinde Théoneste, député FPR assassiné à Naïrobi le 6 octobre 1996 ;

  26. En date du 24 octobre 1997 vers 19h, le Capitaine HATEGEKIMANA Théoneste, Commandant du Groupement de Gendarmerie Gitarama-Kibuye, a été tué avec son garde de corps dans la vallée de RUGERAMIGOZI à quelques mètres de son bureau qu’il venait de quitter sur la colline de MBALI près de Kabgayi à Gitarama. C’est un ancien militaire des Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) qui avait été intégré dans l’APR tout juste après la défaite des FAR en juillet 1994. Le 6 juin 1997, le Capitaine Théoneste avait échappé à la mort lorsqu’il tomba dans une embuscade tendue par des éléments de l’APR, près du Centre culturel dans la ville même de Gitarama, non loin de sa résidence. Il s’en sortit avec une blessure à la main alors qu’il avait essuyé une quinzaine de coups de feu. Le Général Charles Kayonga serait soupçonné.

  27. Le 5 mars 2000, l’ancien préfet tutsi de Kibuye, Assiel KABERA, fut assassiné devant son domicile à Kigali parce qu’il est soupçonné d’être monarchiste;

  28. Le 8 février 2001, assassinat de Monsieur Alphonse MBAYIRE dans un bar à Kigali (il fut conseiller à l’Ambassade rwandaise à Naïrobi au Kenya et principal organisateur de l’assassinat de Seth Sendashonga le 16 mai 1998 à Naïrobi)

  29. Le 23 avril 2003, le Lt colonel Augustin CYIZA, ancien Président de la Cour de Cassation a été enlevé à Kigali et porté disparu jusqu’aujourd’hui.

  30. Le 29 décembre 2003, assassinat de Mr Léon RAMBA, agent de la COFORWA (Compagnie des Fontainiers du Rwanda) par deux hommes armés.

  31. Le député Léonard HITIMANA, ressortissant du Parti MDR et Député à l’Assemblée Nationale de Transition, est porté disparu depuis le 07/04/2003 quand il venait de rendre visite à une famille amie à REMERA, dans la Mairie de la Ville de Kigali entre 20H00 et 21H00. Selon le Président du Parlement et le Porte Parole de la Police, son véhicule a été trouvé à KANIGA (Byumba) près de la frontière nord avec l’Uganda et jusqu’à date, le Député HITIMANA reste sans trace.

C) Assassinat et élimination des témoins gênants :

Pour ne citer que quelques assassinats de religieux dans le Conflit rwandais, le Centre rappelle ceci:

  1. Le 17/10/1994, le Père canadien Claude SIMARD, qui venait de passer 29 ans au Rwanda a été assassiné dans la soirée dans sa paroisse catholique de RUYENZI en préfecture de Butare (sud). D’après les enquêtes du Capitaine Tim ISBERG d’Edmonton, responsable de l’enquête sur cet assassinat, ce sont des soldats de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) qui l’ont tué à coups de marteau qu’ils ont abandonné sur place. Les assassins étaient venus à bord d’une camionnette Toyota bleue. La responsabilité fut imputée au Capitaine ZIGIRA (actuellement promu Lt Colonel le 05/06/02) et au Lt Colonel Fred IBINGIRA (promu Colonel à la publication du Rapport ONU sur les massacres des réfugiés hutu au Congo-Kinshasa et promu Général Major le 05/06/02)

  2. Assassinat de l’Abbé Pie NTAHOBARI, Curé de la paroisse Kamonyi: le 1 août 1995, le Curé de Kamonyi, Pie Ntahobari a été enlevé dans sa paroisse par des individus en tenue militaire. Il fut retrouvé mort dans une bananeraie située non loin de la paroisse Kamonyi. Il a été tué par balles dans la tête.

  3. Dans la soirée du 31 octobre 1996, quatre (4) Frères Maristes espagnols ont été assassinés dans les camps de NYAMIRANGWE (au Sud Kivu) où ils s’occupaient des réfugiés rwandais et burundais. Voici leur dernier message qui est très significative : « Tout le monde a quitté le camp de Nyamirangwe, Nous sommes seuls. Nous nous attendons à une attaque d’un moment à l’autre. Si ce soir, nous ne téléphonons pas, ce sera mauvais signe. Le secteur est très agité. Les réfugiés fuient sans savoir où aller, et c’est le signe de la présence d’éléments violents qui se sont infiltrés »..

  4. Dans la soirée du 18 janvier 1997 trois espagnols (le médecin Manuel Madrazo Osuna, âgé de 42 ans, l’infirmière Maria Flores Sirena, 33 ans et le logisticien Luis Vatuena Gallego, 30 ans) de « MEDECINS DU MONDE » furent assassinés par les militaires APR afin de contraindre tous les témoins gênants étrangers de quitter les campagnes et les villages rwandaises.

  5. Le 2 février 1997, le Père canadien Guy PINARD a été tué pendant la messe du dimanche vers 10h par un enseignant ex-militaire de l’APR nommé Dieudonné. Ce prêtre de la Congrégation des Missionnaires d’Afrique (Pères blancs), est né le 20 avril 1935 et ordonné prêtre à Carthage le 27/1/1961. Il a passé tous ses 35 ans de sa vie missionnaire au Rwanda. Lors des massacres au Rwanda en 1994, il avait plusieurs fois risqué sa vie pour aider les personnes menacées de mort. Tué sur-le-champ au moment où il distribuait l’Eucharistie dans sa paroisse de Kampanga, à 16 km de Ruhengeri. La première tentative de l’assassiner en pleine communion avait échoué. En effet, un fidèle qui avait remarqué le tueur, a pu l’avertir et l’évacuer de l’autel. Le père Guy PINARD fut remplacé par un autre prêtre pour cette messe.

  6. Le 25 février 1997, huit (8) prêtres catholiques et trois (3) religieuses rwandais réfugiés à KALIMA en RDC (ex-Zaïre) ont été assassinés. Ils avaient quitté la région de Bukavu pour fuir les massacres de réfugiés et les combats entre les troupes de l’ancien Dictateur MOBUTU et les rebelles de KABILA appuyés par l’Armée Rwandaise. Les prêtres victimes sont les Abbés : Antoine Hategekimana, Emmanuel Munyakazi, Jean Uwizeyimana, Norbert Milimo, François-Xavier Muyoboke, Urbain Twagirayezu, Etienne Kabera, Augustin Nkulikiyumukiza et les soeurs Marie-Francine Nyirarukundo et Félicité Mukamihigo appartenant à la Congrégation des sœurs de Saint-François d’Assise, dont la maison mère se trouve à BRAKEL en Belgique, ainsi que sœur Clotilde Nyirabakungu, appartenant à la congrégation également belge « Abizeramariya ».

  7. Dans la nuit du 27 au 28 avril 1997 à 1h du matin, la Directrice Belge de l’Ecole catholique Secondaire de MURAMBA, Griet BOSMANS, a été tuée avec 17 élèves et quatre personnes (qui logeaient à l’Ecole de Tetero) par des malfaiteurs « non identifiés ». Comme pour tous les massacres de civils non armés, les autorités rwandaises se sont empressées d’attribuer ce crime aux « rebelles hutu ». La population locale a soupçonné les éléments de l’APR suite à leur refus d’intervenir alors qu’il y avait deux positions tenues pas l’APR à quelque 300 mètres des deux écoles de Muramba. Lorsque les militaires APR sont intervenus la première fois vers 3h du matin, Griet BOSMANS respirait encore difficilement mais ils n’ont rien fait pour la transporter à l’hôpital. Ils ont exigé qu’on allume le générateur électrique de l’école, mais celui qui possédait la clé de l’abri où il se trouvait ne fut pas trouvable. Les militaires sont repartis pour revenir vers 5h du matin, juste au moment où Mlle Griet rendait son âme à Dieu. Le Major John KWIZERA, au lieu de rassurer la Directrice de l’Ecole des filles de Tetero, il s’est mis à l’injurier pour l’obliger à aller subir les interrogatoires sans pouvoir se changer.

  8. Dans la soirée du 27 avril 1997 vers 21h, le propriétaire du Journal « Umuravumba », Monsieur Appolos HAKIZIMANA a été assassiné à Mumena, dans la ville de Kigali par deux agents de la DMI (Directorate of Military Intelligence) en civil. Il avait échappé à un enlèvement le 21 mars 1997 vers 19h. Il avait été arrêté le 30 juillet 1996 dans la gare routière de Kigali par des agents de la DMI

  9. Assassinat des prêtres de la Paroisse CYAHINDA (Butare): Dimanche le 11 mai 1997 vers 18h30, une camionnette double cabine a été arrêtée par deux personnes armées et en uniforme militaire, à moins de 500 mètres de la frontière entre la préfecture de Gikongoro et celle de Butare, dans la cellule GITARA, secteur COKO, en commune MUBUGA, préfecture Gikongoro. A bord de ce véhicule se trouvaient : Abbé HABAKURAMA Isaïe, Curé de la paroisse de CYAHINDA (préfecture Butare); Abbé YIRIRWAHANDI Pascal (paroisse Cyahinda); JEAN MARIE VIANNEY, assistant médical: nouveau responsable du Centre de Santé de Cyahinda, installé depuis seulement une semaine; Denise UWIZEYIMANA: nutritionniste au Centre de santé de Cyahinda; NYIRABAZUNGU, jeune fille originaire de Cyahinda; Une étudiante, stagiaire à l’Ecole primaire de Cyahinda; NYABUDARAZA, originaire de Cyahinda fut la seule rescapée car elle a pris la fuite. Les militaires de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) stationnés près du lieu du crime ne sont pas intervenus

  10. Début août 1997, assassinat de l’Abbé Ignace MUBASHANKWAYA de la paroisse de MUSHAKA en préfecture Cyangugu.

  11. Assassinat du Père Croate, VIJEKO Curic, à Kigali le 31/10/1998: Le 31/11/1998 vers 20h30, le Père VIJEKO a été tué de huit balles en plein centre de la ville de Kigali par un homme armé qui, bien que blessé, a réussi à s’enfuir à pied. Le père VIJEKO était économe général de la Diocèse Kabgayi et curé de la paroisse de Kavumu à Gitarama.

  12. Assassinat du Curé de la Paroisse RUHENGERI, l’Abbé Boniface KAGABO, tué près de chez Rusingizandekwe dans la ville de Ruhengeri vers le 28 avril 1998. Il était rentré des camps de réfugiés du Zaïre en décembre 1996. C’était un des rares prêtres tutsis qui n’avait pas peur des militaires et qui était un grand ami Mgr Phocas NIKWIGIZE. Mgr Phocas Nikwigize était évêque du diocèse RUHENGERI. Lors de son retour au Rwanda après le démentèlement meurtrier des camps de réfugiés hutu au Congo, cet évêque Hutu a été enlevé à la frontière le 30 novembre 1996 à la frontière rwando-congolaise par les militaires de l’APR chargés de trier et d’éliminer les anciens hauts dignitaires hutu issus de la 1ère et de la 2ème république. La disparition de Mgr Phocas Nikwigize confirme la volonté du FPR de décapiter l’Eglise catholique du Rwanda et porte à QUATRE le nombre des évêques catholiques tués par les militaires FPR soit près de la moitié des évêques de l’Eglise catholique du Rwanda.

  13. Dans la nuit du 10 au 11 juin 2000, le prêtre catholique espagnol, Père Isidro UZCUDUN, a été assassiné dans sa paroisse de MUGINA (en commune Mugina dans le sud de la préfecture Gitarama) par trois personnes armées dont l’une portait un uniforme militaire. Le père UZCUDUN était arrivé au Rwanda en 1963 et avait passé 15 de ses 37 années passées au Rwanda à servir la paroisse de MUGINA (Voir la dépêche d’IRIN-CEA du 13 juin 2000). Tous les témoins oculaires de MUGINA, qui étaient mentionnés dans les rapports établis par ISIDRO, ont été assassinés en 2002

D) RECOMMANDATIONS :

Puisqu’ils ont décidé de serrer la main d’un chef d’Etat terroriste et criminel, nous demandons aux autorités belges d’obtenir du Président Paul KAGAME et de sa junte militaire :

  • le respect de la vie humaine, des droits humains et des libertés publiques ;

  • la fin de l’impunité la collaboration franche avec le TPIR, les sanctions contre les chefs militaires impliqués dans les massacres des populations civiles et le respect de l’indépendance de la magistrature ;

  • l’instauration d’une « Commission Vérité » sur tous les crimes commis au Rwanda.

  • la garantie d’indépendance des juridictions GACACA afin qu’elles puissent juger aussi tous les crimes y compris ceux du FPR.

  • la libération des détenus innocents et sans dossiers judiciaires qui croupissent en prison depuis bientôt 10 ans.

  • la libération des prisonniers politiques tels que l’ancien Président de la République, Pasteur Bizimungu et l’ancien ministre Charles Ntakirutinka ainsi que les adhérents du MDR emprisonnés arbitrairement pour des accusations fantaisistes de « divisionnisme ».

  • la tenue immédiate du dialogue inter rwandais.

  • la participation de tous les rwandais, sans exclusion, au développement de leur pays.

  • le retrait de l’armée rwandaise de la République Démocratique du Congo et la bonne gouvernance pour bénéficier de l’aide internationale.

Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur.

(*) Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda est une association de défense des droits humains basée en Belgique, créée le 18 août 1995. Ses membres sont des militants des droits humains de longue date. Certains ont été actifs au sein d’associations rwandaises de défense des droits humains et ont participé à l’enquête CLADHO/Kanyarwanda sur le génocide de 1994. Lorsqu’ils ont commencé à enquêter sur les crimes du régime rwandais actuel (le régime du Front Patriotique Rwandais), ils ont subi des menaces et ont été contraints de s’exiler à l’étranger où ils poursuivent leur engagement en faveur des droits humains.