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Com087/2005 : Dépouille de Juvénal Uwilingiyimana ? Pour une contre-expertise

Le Centre s’inquiète du brouillard sur la prétendue dépouille mortelle de l’ancien ministre J. UWILINGIYIMANA porté disparu lundi 21/11/2005 après avoir été terrorisé et torturé par les enquêteurs du TPIR.

Le brouillard s’épaissit autour de la disparition de Juvénal Uwilingiyimana ; une contre expertise s’impose.

Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR) s’inquiète du brouillard qui entoure la découverte de la prétendue dépouille mortelle de l’ancien ministre rwandais Juvénal UWILINGIYIMANA porté disparu lundi 21 novembre 2005 après avoir été terrorisé et torturé par les enquêteurs du TPIR (Tribunal Pénal International sur le Rwanda).

En effet, ce jeudi 22 décembre 2005 vers 10h30, cinq agents de la police fédérale belge sont venus confirmer à la famille de Juvénal UWILINGIYIMANA que la dépouille mortelle d’un africain repêché samedi 17 décembre 2005 dans le canal de Charleroi à Bruxelles est bel et bien celui de l’ancien ministre Juvénal Uwilingiyimana. Pour rappel, le quotidien belge « La Dernière Heure » du 18 décembre 2005 avait rapporté qu’un cadavre d’un noir africain avait été repêché dans le canal à la hauteur de la place Sainctelette à Bruxelles.
Les policiers ont affirmé que l’autopsie du corps n’a pas pu déterminer la cause du décès, ce qui est très curieux, vu les circonstances qui ont précédé la disparition de l’intéressé (menaces, tentative de corruption et chantage exercés sur la victime par les enquêteurs du TPIR, Messieurs Réjean TREMBLAY et André DELVAUX).

La famille du disparu Juvénal UWILINGIYIMANA, qui n’a pas été satisfaite des conclusions de l’autopsie et des insuffisances constatées dans les moyens utilisés pour rechercher la victime, exige des nouveaux devoirs médico-légales suivants :
1.      Elle souhaite obtenir le dossier médical d’autopsie effectuée sur le corps trouvé dans le canal de Charleroi à Bruxelles avant toute autre chose ;
2.      Elle demande que les parties manquantes du corps et les habits de la victime soient retrouvés pour permettre au médecin légiste de déterminer la cause du décès.
3.      La famille se réserve le droit de faire effectuer une contre-expertise par un médecin indépendant une fois que les éléments cités au point 2 seront réunis.

Les associations membres de la Société Civile Rwandaise en exil, qui soutiennent la famille de Juvénal Uwilingiyimana, ont déjà organisé deux manifestations les 9 et 21 décembre 2005 pour exiger que les autorités belges retrouvent le disparu et renforcent les mesures de protection des réfugiés rwandais et des belges d’origine rwandaise qui peuvent être les cibles du régime terroriste du président rwandais Paul KAGAME et des enquêteurs terroristes du TPIR manipulés par ce même régime.

Rappelons que Juvénal Uwilingiyimana a disparu après avoir refusé de « valider la thèse de la planification du génocide des Tutsi par des intellectuels Hutu » telle qu’elle a été conçue par le TPIR sous l’instigation du régime de Kigali. Son dernier cri de détresse adressée au procureur du TPIR dans sa lettre datée du 5 novembre, Juvénal écrit : « Je ne veux pas mentir pour faire plaisir aux enquêteurs et donner du crédit à votre thèse selon laquelle le génocide rwandais a été planifié par le MRND et l’AKAZU restreint et élargi. Je suis prêt à supporter toutes les conséquences telles qu’elles m’ont été précisées par les enquêteurs TREMBLAY et DELVAUX : je serai lynché, écrasé, mon cadavre sera piétiné dans la rue et les chiens me pisseront dessus (propres termes des enquêteurs).
Comme les enquêteurs du TPIR le lui avaient promis, son cadavre, amputé de certains organes, a été effectivement repêché dans le canal de Charleroi à Bruxelles, après avoir séjourné plusieurs semaines dans l’eau. 

Juvénal est la deuxième victime rwandaise portée disparue à Bruxelles depuis décembre 2000 :

Dans son communiqué n°51/2001 du 20 janvier 2001 intitulé « Rwanda : Mort mystérieuse à Bruxelles de Madame Régine UWAMARIYA Sœur du colonel Théoneste Bagosora, 22 mois après l’assassinat de son frère, Pasteur MUSABE au Cameroun », notre Centre était consterné par le décès de cette rwandaise Régine, âgée de 47 ans et mère de trois enfants.
En effet, le 9 décembre 2000 en matinée, elle a quitté ses enfants vers 9 heures du matin pour se rendre chez une collègue de cours – elle suivait une formation d’infirmière – résidant dans la commune de Schaerbeek, chaussée d’Helmet, où elle était attendue pour 10 heures.
Ne la voyant pas venir, la camarade de cours tente à deux reprises de joindre la disparue sur le téléphone mobile, mais en vain. Vers 11 heures, Vérène, une autre amie de Régine lui a téléphoné sur le portable pour lui rappeler deux rendez-vous fixés l’après-midi avec d’autres compatriotes. Mais la voix qui répond au téléphone dit ne pas se souvenir du rendez-vous. Vers 17 heures, la camarade de cours, n’ayant reçu aucune nouvelle, décide d’appeler la fille de la disparue pour l’informer de ce que sa mère n’avait donné aucun signe. Les enfants contactent alors diverses personnes à la recherche de leur maman, mais sans résultat. Le dimanche 10 décembre 2000, ils signalent la disparition de leur mère à la police de Molenbeek.

            Le samedi 16 décembre 2000, Madame UWAMARIYA est retrouvée morte au domicile d’un homme âgé de 77 ans, Monsieur René DELCORDE, situé dans la commune d’Ixelles, rue de Vergnies n°22 (M.René avait un téléphone fixe à la maison :02/649.10.61).
Le corps sans vie du vieil homme gît dans la salle de bain de l’appartement, tandis que celui de Régine est étendu habillé dans une autre pièce. D’après la police, l’autopsie des deux corps pratiquée le lundi 18 décembre 2000 a révélé qu’il s’agissait d’un « double décès accidentel par intoxication au monoxyde de carbone » causée par un chauffe-eau défectueux.
D’après le rapport de l’autopsie, la mort de Régine UWAMARIYA remonte au mercredi 13 décembre 2000, alors qu’elle avait disparu le samedi 9 décembre. L’enquête policière aurait logiquement déterminé ce qui s’est passé entre le moment de sa disparition et le jour de son décès. Le jour de ses obsèques organisées à Bruxelles par sa famille soutenue par la communauté rwandaise, le cercueil de la défunte était absente de l’église car les services de la commune avaient forcé les enfants de Régine à l’enterrer avant la messe prévue à 10h du matin dans l’Eglise Saint-Rémy à Bruxelles. Cette précipitation d’inhumer le corps avant la messe est apparue très étrange et suspecte aux yeux des rwandais venus à l’enterrement.

Notre Centre estime que des zones d’ombres continuent d’entourer la disparition de Monsieur Juvénal UWILINGIYIMANA et que compte tenu des éléments propres à l’espèce, mais aussi de contexte, une enquête très approfondie s’impose pour établir toutes les responsabilités et les véritables causes du décès.

La disparition de Juvénal UWILINGIYIMANA vient relancer le débat sur la sécurité des réfugiés Hutu en Belgique en général et des anciens dignitaires Hutu en particulier.

Déjà le 26 février 1999, Notre Centre a adressé une lettre aux différentes autorités gouvernementales et judiciaires belges pour les mettre en garde contre les risques d’assassinats ciblés contre des opposants Hutu en Belgique et en Europe dans ces termes :
« Suite à notre courrier du 11 avril 1998, nous avons l’honneur de porter à votre connaissance la persistance de graves informations faisant état de l’envoi des commandos de la mort par le régime rwandais, aux fins de commettre des attentats en Occident, contre les personnes jugées trop critiques par ce régime.

            Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (*) a été alerté pour la première fois par un fax envoyé par feu l’ancien Ministre rwandais de l’Intérieur, Seth SENDASHONGA, en date du 23/8/1996 (soit deux ans avant son assassinat le 16 mai 1998) et qui rapportait :
« Hier, j’ai été contacté au nom d’un jeune homme du nom de X (**) qui se dit originaire de la commune Muhazi, près de Rwamagana, en préfecture de Kibungo. Il serait le petit frère d’un certain (**) qui travaille à l’ONG Y (**) à Kigali. Il présente son histoire poignante comme suit: Alors qu’il suivait des études à l’UNR de Butare jusqu’en février 1996, il a été approché par des agents de la DMI (***) avec d’autres, qui avaient pour caractéristique commune d’avoir vécu au Rwanda avant 1994. Les ayant gardé dans le camp Kanombe pendant trois semaines, la DMI les a approchés après pour leur dire qu’ils devaient recevoir une mission importante à remplir pour le pays. On leur a dit que le pays avait des ennemis à l’étranger qui combattaient le régime sans merci et que le régime avait le devoir, en retour, de les combattre sans merci. On leur a dit qu’ils allaient recevoir une formation dans ce sens et qu’ils seraient envoyés dans des pays où ils bénéficieront de l’appui des ambassades du Rwanda et qu’il leur serait donné, au fur et à mesure, des missions à accomplir (…) ». NB : (**) : les noms des personnes ont été amputés pour leur sécurité).

Enlèvement de l’ancienne ministre de la justice Agnès Ntamabyariro :
Dans la matinée du 27 mai 1997, trois hommes dont deux qui portaient des uniformes du Service zambien d’Immigration sont venus au domicile de RUTAGWERA Vianney et Agnès Ntamabyaliro. Mme Agnès fut Secrétaire général du Parti libéral (PL) et ancien Ministre de la Justice dans les gouvernements Habyalimana et Kambanda. Ces ravisseurs lui ont demandé de les accompagner au Bureau de l’Immigration. Quand elle leur proposa de s’y rendre par le moyen des transports en commun, ils l’ont obligé de les suivre dans leur véhicule qui portait une plaque d’immatriculation de l’Etat zambien. Quand son mari Rutagwera rentra pour le dîner,  il attendit sa femme qui ne revint pas. Le même jour, le responsable de ce Service déclara qu’il n’avait donné aucun ordre pour aller chercher Mme Agnès. Les enquêtes n’ont toujours pas abouti. Elle laisse cinq enfants et deux autres dont elle avait la garde. Elle avait d’abord transité dans les camps de réfugiés de Bukavu avant de s’installer dans la petite ville de MUFULIRA, située à 18 km de la frontière du Congo.

Le Centre vous renvoie, en annexe, à son communiqué n°86/2005 du 28 novembre 2005 ainsi qu’aux deux mémos du 9 et 21/12/2005 qui rappellent les méthodes terroristes et les techniques de torture morale subies par Juvénal UWILINGIYIMANA avant sa disparition.

Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur.

CENTRE DE LUTTE CONTRE L’IMPUNITE
ET L’INJUSTICE AU RWANDA
BP 141  Bruxelles 3                                                                       Bruxelles, le  28 novembre 2005
1030  BRUXELLES                                                                              
Tél/Fax : 32.81.60.11.13
GSM:  32.476.70.15.69
Mail : cliir2004@yahoo.fr

COMMUNIQUE  n° 86/2005

TPIR-Belgique : Les enquêteurs du TPIR terrorisent et torturent les suspects du génocide en toute impunité

« Je ne veux pas mentir pour faire plaisir aux enquêteurs et donner du crédit à votre thèse selon laquelle le génocide rwandais a été planifié par le MRND et l’AKAZU restreint et élargi. Je suis prêt à supporter toutes les conséquences telles qu’elles m’ont été précisées par les enquêteurs TREMBLAY et DELVAUX : je serai lynché, écrasé, mon cadavre sera piétiné dans la rue et les chiens me pisseront dessus (propres termes des enquêteurs) ». Cet extrait de sa lettre (en annexe) adressée le 5 novembre 2005 au procureur du TPIR par Monsieur Uwilingiyimana Juvénal, explique à lui seul sa disparition survenue depuis lundi le 21 novembre 2005 entre 5h et 6h30 du matin. 

Cité parmi les suspects du génocide par son ami BAGARAGAZA Michel dans les aveux « marchandés » à coup de dollars par les enquêteurs du TPIR, Monsieur Juvénal UWILINGIYIMANA a vécu un véritable calvaire depuis août 2005, époque où l’équipe des enquêteurs du TPIR ci-dessous cités sont venus le rencontrer à Bruxelles.
Durant tout le mois d’octobre 2005, ces enquêteurs ont obligé Juvénal Uwilingiyimana a demander un congé et à se présenter tous les jours de la semaine dans leur bureau qu’ils avaient établi à LILLE en France. Ainsi l’intéressé prenait son train à 8h30 et rentrait à Bruxelles vers 20h30 du lundi au vendredi durant tout le mois d’octobre 2005. Dans la première quinzaine de novembre 2005 les enquêteurs ont continué à le rencontrer sporadiquement jusqu’au 14 novembre 2005, jour où Monsieur Uwilingiyimana leur a signifié qu’il cessait toute rencontre suite à toutes les méthodes terroristes et criminelles utilisées en son encontre pour l’obliger à mentir. Durant toute cette période, son ami BAGARAGAZA Michel lui téléphonait de la Haye (Hollande) au moins deux fois par semaine pour « l’encourager à collaborer » avec les « gentils » enquêteurs du TPIR. Le harcèlement des enquêteurs a continué jusqu’au 18 novembre 2005, jour où Monsieur Uwilingiyimana a rompu officiellement avec l’équipe d’enquêteurs en les invitant à l’arrêter officiellement et à cesser tout terrorisme destiné à accepter de mentir sur la planification du génocide.
Dimanche soir le 20/11/2005, il est tombé malade (faiblesse, fièvre et vomissements sanglants, etc…) de façon qu’il n’a pas pu dormir. Lundi 21 novembre 2005 à 5h du matin, Juvénal s’est levé, s’est habillé et a quitté la chambre à coucher avant de disparaître. Sa famille ignore s’il a été arrêté, tué où s’il est séquestré quelque part sur la planète.

Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR)* dénonce et condamne les méthodes criminelles impliquant la torture morale, la délation institutionnalisée et le terrorisme judiciaire utilisées contre les suspects Hutu du génocide par les enquêteurs du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).
Après avoir marchandé les aveux et les témoignages à charge contre plusieurs personnalités Hutu, l’équipe du procureur du TPIR, le gambien Bubacar Hassan Jallow, a torturé et terrorisé Monsieur Juvénal UWILINGIYIMANA pour lui « soutirer un témoignage bricolé » sur la planification du génocide par des Hutu proches du MRND dont il fut membre. Cet équipe d’enquêteurs du TPIR, composé par Messieurs :  Richard RENAUD, directeur des enquêtes, Stephen RAPP, chef des poursuites, Rejean TREMBLAY, enquêteur, André DELVAUX, enquêteur, n’a pas hésité d’utiliser de véritables méthodes criminelles digne de la Directorate of Military Intelligence (DMI), une association de malfaiteurs du régime FPR dont l’ingérence dans l’appareil judiciaire a rendu impossible toute justice équitable et sereine (La DMI est une véritable « machine à tuer », une sorte de GESTAPO Tutsi créée et dirigée par le président rwandais et président du FPR (Front Patriotique Rwandais), le Général Paul KAGAME. La DMI a impunément assassiné et fait disparaître des milliers d’opposants politiques (réels ou supposés) et de citoyens rwandais Hutu et Tutsi depuis plus de 11 ans).

Ces méthodes criminelles ont été déjà utilisées par l’enquêteur du TPIR Rejean TREMBLAY dans plusieurs dossiers notamment celui des deux sœurs bénédictines du monastère de SOVU, près de Butare. En effet cet enquêteur canadien, devenu célèbre dans la collecte des « aveux marchandés » avec les suspects et dans la manipulation et la corruption des témoins à charge, avait réussi à « marchander un témoignage à charge » contre les sœurs Gertrude et Kizito (condamnés par la Cour d’Assises de Bruxelles le 8 juin 2001 à 15 et 12 ans de prison) avec le chef des massacreurs de Sovu, l’ancien Adjudant Chef REKERAHO. Ce dernier avait accepté de témoigner à charge contre les deux soeurs, avant sa condamnation, en échange d’une promesse d’être transféré à Arusha et échapper à la justice de Kigali. En avril 2001, peu avant le début du procès, le même REKERAHO s’est rétracté devant les journalistes belges qui passaient dans la prison de Butare en reconnaissant que l’enquêteur TREMBLAY l’avait négocié pour qu’il calomnie les deux sœurs. Mais le juge d’instruction, les jurés et les juges belges avaient besoin de trouver des faux ou vrais coupables à n’importe quel prix.

CONCLUSION :
Ce n’est pas la première fois que les enquêteurs du TPIR utilisent des méthodes criminelles pour faire condamner des personnalités hutu. Le cas le plus flagrant concerne le procès de l’ancien ministre des Finances, Monsieur Emmanuel NDIDABAHIZI condamné à perpétuité par le TPIR le 15 juillet 2004 (Voir notre Communiqué n°75/2004 du 18 septembre 2004 intitulé : « Le déni de justice dans le procès NDINDABAHIZI au Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) ».
Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda estime que le TPIR, qui devrait profiter du renouvellement de son équipe dirigeant pour afficher une stratégie claire et offensive au service de la justice équitable et sereine, est en train de s’embourber dans la délation, de mal juger et de faillir à sa mission de justice, de paix et de réconciliation.

            Depuis qu’il a succombé au chantage permanent des autorités rwandaises, le TPIR a accumulé de graves erreurs qui l’ont toujours poussé à instruire des dossiers plus lourds sur base de faux témoignages fournis par les syndicats de délateurs. Ces derniers ont été créés et sont entretenus et utilisés par la junte militaire du président rwandais Paul Kagame qui sabote et méprise le travail du TPIR. Le TPIR pourrait offrir une justice équitable en toute indépendance s’il se préoccupait avant tout de rendre justice et d’établir la vérité sur la tragédie rwandaise. Le fait d’enquêter sur les responsabilités du FPR pourrait faire éclater la vérité dont les bénéficiaires des génocides rwandais et congolais ont peur.
Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur.

UWILINGIYIMANA Juvénal                                   Bruxelles, le 05 novembre 2005
Rue Moretus, 4
1070 Anderlecht/Bruxelles.

A Monsieur le Procureur près le Tribunal Pénal
International pour le Rwanda
P.O.Box 6016 Arusha / Tanzanie

Objet : Collaboration avec le TPIR

Monsieur le Procureur,

Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec les représentant du TPIR que vous avez dépêchés à savoir : Richard RENAUD, directeur des enquêtes, Stephen RAPP, chef des poursuites, Rejean TREMBLAY, enquêteur, André DELVAUX, enquêteur ; vous m’avez vous-même reçu fin octobre 2005.
Il m’a été demandé au départ si j’étais disposé à donner ma contribution pour faire éclater la vérité sur le drame rwandais, j’ai répondu positivement avec enthousiasme mais plus tard quand il a été question d’entrer dans le vif du sujet, monsieur TREMBLAY m’a d’abord lu l’acte d’accusation que vous avez rédigé en mon encontre. Je vous épargne les détails des propos qui s’en sont suivis pour arriver à votre exigence : je dois vous aider à démolir (propre terme des enquêteurs) monsieur ZIGIRANYIRAZO Protais et tous les membres de l’AKAZU dont sa sœur Agathe, démolir la tête du MRND à savoir NGIRUMPATSE Mathieu, KAREMERA Edouard et NZIRORERA Joseph comme BAGARAGAZA Michel vient de le faire ; un homme dont les enquêteurs ne cessent de vanter les mérites et l’honnêteté !
Je ne veux pas mentir pour faire plaisir aux enquêteurs et donner du crédit à votre thèse selon laquelle le génocide rwandais a été planifié par le MRND et l’AKAZU restreint et élargi. Je suis prêt à supporter toutes les conséquences telles qu’elles m’ont été précisées par les enquêteurs TREMBLAY et DELVAUX : je serai lynché, écrasé, mon cadavre sera piétiné dans la rue et les chiens me pisseront dessus (propres termes des enquêteurs).
Monsieur le procureur, ceux qui ont planifié et mis en œuvre à partir du 1er octobre 1990 le génocide du peuple rwandais sont connus, ceux qui ont assassiné le président Habyarimana Juvénal et plongé le Rwanda dans l’horreur sont connus et ce sont les même qui ont planifié et exécuté le génocide du peuple congolais.
Dans ma lettre du 06 avril 2005, deuxième rappel de ma plainte, j’attirais votre attention sur le fait que l’impunité a toujours été et sera toujours un facteur d’instabilité, elle n’a jamais été et ne sera jamais un facteur de réconciliation ni au Rwanda ni ailleurs.

Monsieur le procureur, les déclarations de BAGARAGAZA Michel recueillies par l’enquêteur TREMBLAY témoignent de l’état d’esprit d’une personne qui n’est plus elle-même depuis ses déboires financiers de 1998 et qui dit oui à toutes les propositions de réponse de monsieur TREMBLAY visant à démolir les personnes désignées d’avance. Pour votre information, l’armée rwandais a disposé depuis les années 1960 d’un camps et d’un domaine militaires en plein parc de l’Akagera, elle n’avait pas besoin d’être autorisée par l’Office du Tourisme et des Parcs Nationaux pour faire ses entraînements ou entraîner qui elle voulait ; tout comme le FPR n’a pas eu besoin d’autorisation de l’Office pour déclencher la guerre et s’installer dans le par de l’Akagera.

A travers l’acte d’accusation mi m’a été lu, l’enquêteur DELVAUX me prête des capacités de dédoublement que je n’ai jamais possédées, deux officiers de la MINUAR peuvent témoigner de mon séjour à l’hôtel ITUZE de Cyangugu en avril 1994 ; je ne cite que ces deux là puisque pour vos enquêteurs, les témoins Hutu ne sont pas fiables.
Pour monsieur TREMBLAY, je suis un imbécile parce que j’ignore que monsieur NYANDWI Charles était le président des interahamwe de Kigali Rural ; je suis un imbécile parce que j’ignore que KARERA François et les interahamwe de NYANDWI contrôlaient toute la préfecture de Kigali Rural pendant le génocide ; je suis un imbécile parce que j’ose dire que je n’était pas à KAYOVE, ma commune natale que j’ai osé porter plainte contre les chefs militaires du FPR pour l’extermination d’une partie de ma famille. Malgré mes deux rappels, cette plainte est restée sans suite depuis bientôt dix ans.

Ce n’est ni par l’intimidation, ni par les leçons apprises par cœur de NKUBITO et de SERUSHAGO, ni par les déclarations sous pression de BAGARAGAZA Michel ou le C.V. fleuve de ZIGIRANYIRAZO Protais que vous allez découvrir la vérité et d’ailleurs la vérité vous la connaissez mais elle gêne ceux qui vous payent. Un jour les langues se délieront et l’histoire ne vous oubliera pas, vous et votre équipe.

J’ose espérer, Monsieur le procureur, que cet appel touchera le fond de votre conscience et que tous les dossiers seront traités dans la totale impartialité, que vos enquêteurs vont enfin bouger et ne plus se contenter des déclarations de délateurs payés par le gouvernement du FPR.

UWILINGIYIMANA Juvénal.
Sé/