Mémorandum adressé à l’ONU sur les Discriminations, le Racisme et l’Impunité contre les Noirs Africains de la Région des Grands Lacs
La discrimination et le racisme pratiqués, depuis plus de 15 ans, par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et ses institutions spécialisées telles que le HCR, l’UNICEF, etc. ont consolidé l’Impunité et favorisé la naissance des « Dictateurs sanguinaires et des Seigneurs de la guerre » en Afrique Centrale. Les régimes tyranniques installés et sponsorisés dans cette région par leurs parrains occidentaux commettent en toute impunité des crimes de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité avec la complicité de l’ONU et des pays occidentaux particulièrement au Rwanda, au Congo et au Burundi.
La politique de deux poids, deux mesures pratiquée par le Conseil de Sécurité et les hauts dirigeants de l’ONU s’est confirmée par le manque de volonté politique de créer des commissions d’enquête de l’ONU sur les assassinats de quatre Présidents des trois pays de cette Afrique Noire tués entre octobre 1993 et février 2001 (On peut citer les noms et les dates de l’assassinat).
Les différentes guerres d’invasion et d’occupation sont parrainées ouvertement par les pays membres du Conseil de Sécurité avec la complicité hypocrite des dirigeants de l’ONU et des grandes puissances qui contrôlent et paralysent l’ONU.
Nous sommes convaincus que cette politique raciste résulte de la cupidité et du mépris que les grandes puissances occidentales nourrissent envers les peuples noirs en général et les peuples du Rwanda, du Burundi et du Congo en particulier.
Le rapport de Monsieur Detler MEHILS sur l’assassinat de l’ancien premier ministre Libanais Rafic Hariri témoigne de cette discrimination raciale pratiquée par les dirigeants de l’ONU.
En effet, le 21 octobre 2005, les médias ont révélé les conclusions du rapport préliminaire de la commission d’enquête de l’ONU relative à l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic HARIRI. Cet assassinat fut perpétré le 14 février 2005. Un mois et demi à peine après cet attentat, l’ONU a décidé d’ouvrir une enquête internationale afin de mettre en évidence les responsabilités en la matière.
Cette décision reste correcte à nos yeux et ne souffrirait aucun commentaire, si ce n’est que nous sommes en droit de demander pourquoi plus de onze ans après l’attentat terroriste aérien du 6 avril 1994 qui coûta la vie aux présidents du Rwanda Juvénal Habyalimana et celui du Burundi, Cyprien Ntaryamira, leurs proches collaborateurs ainsi qu’à plusieurs centaines de milliers d’autres personnes, l’ONU n’a toujours pas jugé utile de mettre sur pied une commission d’enquête internationale sur cet attentat terroriste aérien qui a déclenché les génocides rwandais et congolais.
Si l’ONU avait sanctionné immédiatement l’assassinat du président burundais Melchior NDADAYE en octobre 1993, le conflit burundais ne se serait pas soldé avec un bilan de plus de 300.000 morts pendant 10 ans.
Si l’ONU avait ordonné l’arrestation des criminels du FPR qui contrôlent et paralysent toutes les institutions officielles de l’Etat rwandais, le Rwanda serait très avancé sur le plan de la démocratie, du respect des droits humains et du développement durable.
Si l’ONU avait empêché l’invasion, l’occupation militaire et le pillage des ressources minières de l’ex-Zaïre (actuel République Démocratique du Congo) par les dictateurs rwandais (KAGAME Paul), ougandais (Yoweri Kaguta MUSEVENI) et burundais (BUYOYA), l’Afrique des grands lacs aurait fait l’économie de ce bilan macabre qui ne cesse de s’alourdir, à savoir :
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Près de 100.000 hutus massacrés entre octobre 1990 et février 1993 par le tandem FPR/NRA dans le nord du Rwanda (préfectures de Byumba et de Ruhengeri). Entre temps, en guise de représailles, les extrémistes hutu ont massacré des tutsis à Gisenyi, Ruhengeri, Kibuye, Bugesera.
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Près 800.000 tutsis et hutus victimes des massacres attribués à des extrémistes hutu entre avril et juillet 1994 ;
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Plus de 2.5 millions de civils hutus victimes des massacres attribués aux extrémistes tutsi du FPR depuis octobre 1990 jusqu’en 2005.
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Quatre Chefs d’Etats et leurs proches collaborateurs, six Evêques catholiques et des centaines de religieux ont été assassinés dans la sous-région en l’espace de 11 ans ;
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Plusieurs centaines de milliers de détenus hutu dont la majorité est sans dossiers, croupissent toujours dans des prisons mouroirs où ils servent comme esclaves que n’importe quel entrepreneur peut louer à vil prix. Les détenus sont exploités sans salaire, les revenus de cette location de détenus, dans plus de 250 lieux de détention, sont versés dans les caisses noires du FPR. Cet esclavage « légalisé » est profitable aux seuls chefs militaires et politiques du FPR qui ne rendent compte à personne.
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Les Réfugiés hutu qui ont fui à l’étranger sont poursuivis à tort ou à raison dans leurs pays d’accueil. D’autres ont été massacrés dans les camps de réfugiés qui étaient installés dans les pays voisins. Parmi elles, plus de 200.000 réfugiés hutu massacrés en République Démocratiques du Congo et ces crimes ont été qualifiés d’actes de génocide par les différentes commissions d’enquête (ONU et ONG). Beaucoup de réfugiés hutu ont été contraints à un retour forcé, sans aucune garantie de sécurité et certains ont été massacrés (plus de 250.000 hutus massacrés dans les deux préfectures de Ruhengeri et Gisenyi pendant la guerre civile attribuée aux rebelles hutu). Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés rapatriés ont été persécutés quotidiennement et emprisonnés arbitrairement depuis leur retour fin1996. La Convention de Genève sur les réfugiés continue d’être foulée aux pieds dans le cas des Rwandais puisque les rescapés de ces massacres ont été poursuivis partout ; et même jusqu’aujourd’hui la traque à l’homme continue dans tous les pays d’accueil avec la complicité du Haut Commissariat des Nations-Unies aux Réfugiés (HCR) et la complaisance de la Communauté internationale.
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De plus en plus de rescapés tutsi fuient aussi ce régime totalitaire dans lequel ils ne se reconnaissent plus. Le FPR opère des recrutements forcés d’adhérents dans tous les secteurs publics et privés.
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L’Armée Patriotique Rwandaise (APR) a aussi massacré des populations civiles congolaises sans défense durant la guerre de conquête et de pillage des ressources minières de la RDC. Selon les rapports de l’ONU et des organisations internationales humanitaires, plus de 3,5 millions de congolais ont été massacrés impunément en l’espace de sept ans.
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Le bilan de 11 ans de pouvoir du FPR est catastrophique. De l’Ouganda au Rwanda, du Rwanda au Congo-Kinshasa, l’APR n’a semé que la mort, la misère, la désolation et la haine. De la démocratie, du respect des droits humains et de la bonne gouvernance qu’il promettait quand il était encore dans le maquis, le FPR n’a fait que mentir au peuple rwandais et à la communauté internationale.
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Les observateurs de l’Union Européenne, envoyés au Rwanda pendant les élections présidentielles et législatives de 2003, ont constaté des fraudes massives et un climat de terreur et de délation contre les démocrates rwandais qui aspiraient au changement pacifique. L’ONU et l’Union Européenne ont fermé les yeux et abandonné encore une fois les Rwandais dans les mains de leurs bourreaux.
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Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) n’a accumulé que des échecs depuis sa création en novembre 1995. Il n’a fait que condamner les présumés criminels hutu tout en assurant l’impunité totale aux criminels tutsi du FPR qui continuent de perpétrer leurs crimes au Rwanda et au Congo. Aucun génocidaire tutsi n’a jamais été arrêté.
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D’après le témoignage crédible d’un officier du FPR, le Lieutenant Abdul Joshua RUZIBIZA, publié sous forme d’un livre de 494 pages intitulé « Rwanda : L’histoire secrète », nous pouvons reconnaître publiquement le génocide des hutus du Rwanda par le FPR. En effet, les stratégies utilisées par les bourreaux du FPR et les massacres systématiques et planifiés par des unités militaires du FPR confirment que les civils hutu ont été victimes d’un génocide planifié selon les termes de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 9 décembre 1948. Un extrait de ce témoignage confirme à la page 335 : « La tâche de massacrer systématiquement la population était attribuée à une catégorie de militaires bien choisis et formés spécialement sous la supervision de bourreaux qui exerçaient en qualité d’officiers de renseignement, de personnels de renseignement (Intelligence Officer/Intelligence Staff) ou de commissaires politiques dans l’armée (Political Commissar). Cela n’empêchait pas que les spécialistes des tueries fassent parfois appel à une compagnie pour les épauler dans les opérations d’enterrement, de chargement, d’incinération ou de dissimulation des corps. Tout dépendait de l’importance du nombre de gens tués ou devant être tués. Parfois on faisait appel à plusieurs compagnies. Mais de telles interventions étaient d’autant plus rares que chaque unité militaire avait sa propre compagnie spéciale ou son propre peloton spécial. Une compagnie de ce genre comptait souvent plus de 200 hommes et un peloton de plus de 100 hommes, opérant sous la supervision des IO (Intelligence Officers) des PC (Political Commissars)… « la première phase des massacres de la population, orchestrés par l’APR après la prise du pouvoir par le FPR a concrètement débuté au mois de juillet 1994 pour continuer jusque fin 1996. La plupart des hutus ont cru qu’il s’agissait de vengeances. Pourtant les massacres étaient planifiés. Les populations hutu ont été décimées sur ordre des hauts militaires de l’APR. Les instances militaires ont vu leur tâche facilitée par un service spécialisé de renseignement oeuvrant au sein d’autres services de renseignement »…RUZIBIZA confirme à la page 337 : « Au niveau des services de la DMI (Directorate of Military Intelligence) ou de la G2 Army, les affaires traitées avaient une autre envergure. Il y avait des sections au sein de la DMI qui étaient chargées de trier les personnes à assassiner, de les emmener sur le lieu d’exécution et de dissimuler toutes les traces. En sus, comme la DMI compte beaucoup d’agents dans chaque unité de l’APR, sélectionner, capturer, tuer et dissimuler les traces, tout cela était fait par des agents disséminés ici et là dans le pays »…
RECOMMANDATIONS :
Par cette manifestation les ASBL organisatrices demandent une fois de plus que :
– une enquête internationale urgente soit menée pour établir la vérité sur l’attentat terroriste du 6 avril 1994 qui a coûté la vie à deux chefs d’Etats en exercice et qui méritent autant d’attention que celle du Premier Ministre Libanais Rafic Hariri (qui lui n’était plus en exercice) sans oublier les assassinats de feu président NDADAYE Melchior du BURUNDI et feu président KABILA Laurent Désiré de la République Démocratique du Congo (RDC).
– Les criminels issus du FPR soient poursuivis sur base des enquêtes déjà clôturées par le TPIR notamment les dossiers terminés depuis 2002 à savoir les massacres du FPR à GITI (province Byumba) ; les massacres de Kabutare (province Butare) et l’assassinat des évêques et religieux catholiques à Kabgayi (Gitarama) et ailleurs dans le pays ;
– Le président rwandais, le général Paul KAGAME et ses collaborateurs impliqués dans les crimes de génocide au Rwanda et au Congo soient poursuivis notamment grâce aux éléments des témoignages crédibles des ONG des droits humains (Human Rights Watch, FIDH, Amnesty International, CLIIR, ONG humanitaires).
– Des témoins crédibles, qui ont été auditionnés par les enquêteurs du TPIR et dont certains viennent de publier des livres comme celui du Lieutenant Abdul Ruzibiza, le Général Léonidas RUSATIRA, l’ancien ministre de la défense James GASANA, puissent témoigner devant le TPIR le jour où il voudra bien arrêter les premiers génocidaires du FPR.
– Les tribunaux GACACA soient suspendus tant que l’ingérence de la DMI et d’IBUKA dans les procès Gacaca n’a pas été jugulée. Tous les financements des tribunaux Gacaca doivent être suspendus jusqu’au moment où la Magistrature rwandaise sera indépendante. Les magistrats honnêtes et courageux ont été assassinés, emprisonnés ou contraints à s’exiler, permettant ainsi au FPR de mettre en place des magistrats voués à sa cause et capables d’assurer l’impunité à ses chefs militaires et politiques.
Fait à Bruxelles, le 23 novembre 2005.
Les associations signataires :
ARERWA-Nederland CODAC URAHO
Postbus 36269 De Leeuwerik, 43 Prins Bernardlaan, 70
1020 MG Amsterdam 2761 SB Zevenhuizen 3958 VN Amelongen
Pays-Bas Pays-Bas Pays-Bas
PROJUSTITIA-RWANDA DUSABANE COSAR (asbl Collectif)
Postbus 720 Postbus 4030 Tél : 0476/72.23.68
3000 AS Rotterdam 5604 EA Eindhoven Cosar_c hotmail.com
Pays-Bas Pays-Bas Belgique
Centre de Lutte contre l’Impunité
et l’Injustice au Rwanda (CLIIR)
BP 141 Bruxelles 3 à 1030 BRUXELLES
Tél/Fax : 32.81.60.11.13 GSM: 32.476.70.15.69
cliir2004@yahoo.fr
A l’attention de Monsieur Kofi ANNAN, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU)
Monsieur le Secrétaire Général,
A l’occasion de leur manifestation organisée ce 23 novembre 2005 devant le Bureau de liaison de l’ONU auprès du BENELUX et des pays membres de l’Union Européenne, les organisations de la Société Civile Rwandaise en Europe saisissent cette occasion pour vous transmettre leur Mémorandum adressé à l’ONU sur les Discriminations, le Racisme et l’Impunité pratiqués envers les Noirs Africains de la Région des Grands Lacs. Ces organisations estiment que les dirigeants de l’ONU et ceux de la Communauté Internationale dont les pays membres de l’Union Européenne se sont rendues coupables, par leur silence et soutien complices, des crimes organisés et commis par des seigneurs de la guerre dans la région des grands lacs depuis le 1er octobre 1990 jusqu’aujourd’hui fin novembre 1990.
Nos organisations constatent avec consternation qu’il s’agit des discriminations et du mépris manifestés par les dirigeants de l’ONU et des Etats-Unis d’Amérique à l’endroit des peuples des trois pays de l’Afrique des Grands Lacs.
De tous les mémorandums que nous vous avons transmis lors des précédentes manifestations devant le Bureau de liaison de l’ONU auprès du BENELUX et des pays membres de l’Union Européenne, aucune réponse et aucune compassion.
Depuis 1994, lorsque vous étiez encore responsable des organisations de maintien de la paix à l’ONU jusqu’à votre élection comme Secrétaire Général de l’ONU en 1996, vous n’avez jamais cessé d’enregistrer des échecs successifs qui ont eu des conséquences dramatiques sur les peuples de cette région d’Afrique.
Si l’ONU avait sanctionné immédiatement l’assassinat du président burundais Melchior NDADAYE le 21 octobre 1993, le conflit burundais ne se serait pas soldé avec un bilan de plus de 300.000 morts pendant 10 ans.
Si l’ONU avait ordonné l’arrestation des criminels du FPR qui contrôlent et paralysent toutes les institutions officielles de l’Etat rwandais, le Rwanda serait très avancé sur le plan de la démocratie, du respect des droits humains et du développement durable.
Si l’ONU avait empêché l’invasion, l’occupation militaire et le pillage des ressources minières de l’ex-Zaïre (actuel République Démocratique du Congo) par les dictateurs rwandais (KAGAME Paul), ougandais (Yoweri Kaguta MUSEVENI) et burundais (BUYOYA), l’Afrique des grands lacs aurait fait l’économie de ce bilan macabre des millions de morts que la communauté internationale déplore aujourd’hui.
Comme il n’est jamais trop tard pour bien agir, nous estimons que vous avez le devoir et les moyens matériels et humains pour faire cesser les tragédies cycliques de l’Afrique des Grands Lacs en créant des commissions d’enquête de l’ONU qui aboutiraient à des sanctions contre les dirigeants de ces pays qui se sont rendus coupables des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
L’Afrique des Grands lacs compte actuellement plus de 60 millions d’âmes dont une bonne partie sont des femmes, des enfants et des personnes âgées (abandonnés à eux-mêmes), car les hommes valides sont décimés en priorité par les guerres, les massacres et les violences de toutes natures (dont les emprisonnements arbitraires dans des conditions inhumaines, les disparitions forcées, la torture, la terreur, etc…).
Comptant sur un sursaut humanitaire et diplomatique de votre part pour forcer la paix et le respect des droits humains dans cette région, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’assurance de notre haute considération.
Fait à Bruxelles, le 23 novembre 2005.
Les associations signataires :
ARERWA-Nederland CODAC URAHO
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1020 MG Amsterdam 2761 SB Zevenhuizen 3958 VN Amelongen
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A l’attention de Monsieur Javier SOLANA, Haut Représentant et Secrétaire Général de l’Union Européenne
Monsieur le Haut Représentant,
A l’occasion de leur manifestation organisée ce 23 novembre 2005 devant le Conseil de l’Europe et la Commission Européenne, les organisations de la Société Civile Rwandaise en Europe saisissent cette occasion pour vous transmettre leur Mémorandum adressé à l’ONU sur les Discriminations, le Racisme et l’Impunité pratiqués envers les Noirs Africains de la Région des Grands Lacs. Ces organisations estiment que les dirigeants de l’ONU et ceux de la Communauté Internationale dont les pays membres de l’Union Européenne se sont rendues coupables, par leur silence et soutien complices, des crimes organisés et commis par des seigneurs de la guerre dans la région des grands lacs depuis le 1er octobre 1990 jusqu’aujourd’hui fin novembre 1990.
Nos organisations constatent avec consternation qu’il s’agirait peut-être d’un pur mépris manifesté par les pays occidentaux et les Etats-Unis d’Amérique à l’endroit des peuples des trois pays de l’Afrique des Grands Lacs.
De tous les mémorandums que nous vous avons transmis lors des précédentes manifestations devant le Conseil de l’Europe dont vous êtes un des plus hauts dirigeants, aucune réponse, aucune compassion, sauf des financements qui consolident certains régimes dictatoriaux qui oppriment des populations innocentes dans cette région.
Si les pays de l’Union Européenne avaient insisté auprès de des dirigeants de l’ONU, cette organisation aurait enquêté, découvert et sanctionné les assassins du président burundais Melchior NDADAYE tué le 21 octobre 1993. Le conflit burundais ne se serait pas soldé avec un bilan de plus de 300.000 morts pendant 10 ans.
Si les pays de l’Union Européenne l’avaient exigé, l’ONU aurait ordonné l’arrestation des criminels du Front Patriotique Rwandais qui contrôlent et paralysent toutes les institutions officielles de l’Etat rwandais. Le Rwanda serait beaucoup avancé sur le plan de la démocratie, du respect des droits humains et du développement durable.
Si les pays de l’Union Européenne s’y étaient opposés, l’ONU aurait prévenu et empêché l’invasion, les massacres des réfugiés hutu rwandais et burundais et ceux des populations congolaises, l’occupation militaire et le pillage des ressources minières de la République Démocratique du Congo par les dictateurs rwandais (Paul KAGAME), ougandais (Yoweri Kaguta MUSEVENI) et burundais (Pierre BUYOYA), l’Afrique des grands lacs aurait fait l’économie de ces millions de morts que toute la communauté internationale déplore ce jour.
Comme il n’est jamais trop tard pour bien agir, nous estimons que vous avez le devoir et les moyens matériels et humains pour faire cesser les tragédies cycliques de l’Afrique des Grands Lacs et exiger des sanctions contre les dirigeants de ces pays qui se sont rendus coupables des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
Nous apprenons régulièrement par les médias et les discours politiques que l’Europe a des valeurs morales et parmi ces valeurs, les Droits et les libertés fondamentaux de l’homme passent au premier plan. Nous aimerions que, par votre intermédiaire, l’Union Européenne puisse défendre sans hypocrisie les droits et les libertés des peuples de l’Afrique des Grands Lacs à savoir les peuples rwandais, burundais et congolais.
L’Afrique des Grands lacs compte actuellement plus de 60 millions d’âmes dont une bonne partie sont des femmes, des enfants et des personnes âgées (abandonnés à eux-mêmes), car les hommes valides sont décimés en priorité par les guerres, les massacres et les violences de toutes natures (dont les emprisonnements arbitraires dans des conditions inhumaines, les disparitions forcées, la torture, la terreur, etc…).
Nous vous encourageons à tenir compte de l’avertissement lancé ce lundi 21 novembre 2005 par la ministre française de la Défense Michelle Alliot-Marie qui a affirmé lundi à Bruxelles (d’après l’agence Associated Press du 21/11/2005) que « les pays européens devaient s’impliquer davantage pour la stabilité en Afrique, en prévenant que des violences ethniques pourraient se produire sur ce continent et déclencher des vagues de migration ».
Comptant sur un sursaut humanitaire et diplomatique de votre part pour forcer la paix et le respect des droits humains dans cette région, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Haut Représentant, l’assurance de notre haute considération.
Fait à Bruxelles, le 23 novembre 2005.
Les associations signataires :
ARERWA-Nederland CODAC URAHO
Postbus 36269 De Leeuwerik, 43 Prins Bernardlaan, 70
1020 MG Amsterdam 2761 SB Zevenhuizen 3958 VN Amelongen
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Centre de Lutte contre l’Impunité
et l’Injustice au Rwanda (CLIIR)
BP 141 Bruxelles 3 à 1030 BRUXELLES
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